République des Savoirs

Laboratoire transdisciplinaire du CNRS, ENS et du Collège de France

Crédit photo : © Pole communication de l’ENS

Axes de recherche :

Titre de thèse :

« L’architecture hospitalière
et
le soin pour les malades chroniques »

Directeurs de thèse :
Frédéric Worms (ENS) et Céline Lefève

Année académique d’inscription :
2021-2022

 

Résumé :
Mes travaux portent sur les possibilités d’accueil, d’hospitalité et de soin aux patients chroniques, proposées ou facilitées par l’architecture des hôpitaux.

Une partie de l’étude est constituée d’une recherche fondamentale, liant les éthiques du soin, la philosophie de la médecine et la philosophie de l’architecture. Elle s’attèle d’une part à déplier les différentes façons selon lesquelles un usager peut percevoir, comprendre et s’approprier une architecture, et comment ce processus peut se faire en relation avec autrui dans des établissements collectifs. Elle rassemble d’autre part la littérature contemporaine sur les éthiques du soin et du care, pour comprendre comment le soin peut se déployer dans ses dimensions spatiales, en termes d’accueil, d’hospitalité, d’environnement soutenant, capacitant ou habilitant.

Une autre partie de l’étude est un travail de terrain, qui se compose d’observations et d’entretiens avec des usagers volontaires. Les entretiens permettent de recueillir les représentations que les usagers attachent à l’hôpital, des points de vue historique, physique, social et symbolique. Les discussions amènent à soulever les attentes des usagers vis à vis de l’institution hospitalière dans son ensemble, et plus particulièrement, leurs besoins quant à l’organisation spatiale et l’ambiance dans les lieux, en fonction de leur pathologie ou handicap, de leur temps passé dans l’établissement et de leur parcours de vie.

La thèse devra in fine conceptualiser ce que pourrait être un environnement soignant pour des patients de longue durée et/ou réguliers, en mêlant technologies biomédicales, facilité du travail des soignants et reconnaissance des besoins quotidiens et bio-psycho-sociaux des usagers. L’hôpital serait alors un lieu de visibilité des différentes allures de vie, afin qu’elles soient comprises et considérées dans la thérapeutique, mais aussi un terrain d’apprentissage pour les malades, dans une visée créative de nouvelles aptitudes et normes de vie. Cette reconnaissance des activités et des facultés des malades participerait à l’inclusivité de la vie politique, à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital, ainsi qu’à la remédiation des malades avec un récit collectif et avec leur biographie personnelle. La démarche s’inscrit dans les processus de reconnaissance des savoirs expérientiels développés par les patients quant à leur lieu de prise en charge, complémentaires aux savoirs professionnels.

Mots-clés :
Soin, care, architecture, maladie chronique, savoirs expérientiels, milieu, environnement capacitant, environnement habiletant.