République des Savoirs

Laboratoire transdisciplinaire du CNRS, ENS et du Collège de France

Axes de recherche :

Titre de thèse :

« Bergson, temporalité et mémoire dans les réseaux sociaux. »

Directeur de thèse :
James Peter Burgess (CNRS)

Année académique d’inscription :
2020-2021

 

Résumé :
De manière générale, cette thèse vise à explorer les processus de formation des connaissances dans la sphère numérique. Plus précisément, elle vise à explorer les concepts de temporalité et de mémoire dans le contexte des médias sociaux et de la gouvernementalité algorithmique. Pour ce faire, j’utiliserai la philosophie d’Henri Bergson, complétée par les travaux de Deleuze et Nietzsche. La question qui sous-tend cette thèse est donc la suivante : Quelles conceptualisations de la temporalité sont impliquées par la formation du passé sur les plateformes de médias sociaux ? Les travaux antérieurs sur la gouvernementalité algorithmique se sont concentrés sur la temporalité dans la sphère numérique, notamment dans le cadre de la recherche sur le risque et la gouvernementalité algorithmique comme gouvernance du futur. Cependant, la notion de passé a été moins étudiée. Cette thèse se penche donc sur le passé et le concept de mémoire sur les médias sociaux en particulier, en comprenant la mémoire au sens large comme la conscience, suivant Bergson. Dans le cadre de cette exploration du passé, la question des mémoires générées numériquement, désormais appelées ” mémoires numériques “, est également abordée. Je fais une distinction entre les pratiques de mémoire qui sont des traductions d’archives analogiques dans une sphère numérique afin de diffuser ces souvenirs (ou l’histoire) à un public plus large et les souvenirs qui sont générés numériquement : c’est-à-dire les souvenirs qui apparaissent sur les médias sociaux vous rappelant quelle mise à jour de statut a reçu le plus de commentaires il y a dix ans. Toutefois, bien que cette distinction soit claire en ce qui concerne, par exemple, la numérisation des archives d’événements passés tels que la crise du sida dans les années 1980 et 1990, elle s’estompe à mesure que nos vies sont de plus en plus vécues sur et à travers les plateformes de médias sociaux, et que les expériences ne sont pas simplement numérisées, mais que le numérique fait partie intégrante de ces expériences.

Mots-clés :
Bergson, Réseaux sociaux, Temporalité, Mémoire.