Willy Hudson Ramos Delvalle

Team : Centre Cavaillès

Affiliation : 

Grade : 

Lines of research

Titre de thèse :

« Face au risque environnemental en Amazonie :
une ingérence écologique ? »

Directice de thèse :
James Peter Burgess (CNRS)

Année académique d’inscription :
2021-2022

 

Résumé :
L’ingérence écologique se justifie-t-elle face à une politique nationale destructrice des écosystèmes à l’heure de l’Anthropocène ? C’est la question au cœur de cette recherche, qui s’appuie sur les relations internationales dans une étude de cas de l’Amazonie brésilienne.
Cette analyse tient compte des rapports interétatiques et entre des acteurs non-étatiques à partir de la crise déclenchée en 2019 lors des records de déforestation de la plus importante forêt tropicale de la planète depuis l’investiture de Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil.
Les destructions environnementales dans ce territoire ont fait l’objet d’un synode au cœur du Vatican. Des États-membres de l’Union européenne ont préconisé un changement de la gestion forestière amazonienne pour lever leur veto à l’accord de libre-échange associant l’Union européenne au Mercosur ; la France a convoqué une action internationale du G7, suscitant l’accusation de la part du Brésil d’une approche coloniale. La Cour Pénale Internationale a été saisie par des communautés indigènes brésiliennes et une ONG d’Autriche, qui accusent le président brésilien de crimes contre l’humanité et d’écocide.
Une première étape consiste à la conceptualisation du type de rapports internationaux : au moment où la compétence nationale d’un pays tiers qu’est la gestion environnementale est devenue une arène internationale de conflits et de production de normes, ces rapports sont-ils constitutifs d’une ingérence écologique remettant en question le principe de non-ingérence, qui reste formellement l’un des fondements du droit international ?
Cette définition convoquera une relecture par transposition au domaine environnemental du débat des écoles anglaise et constructiviste des relations internationales à propos de l’ingérence humanitaire : est-elle juste ? Dans quelle mesure les États l’ont accepté comme une norme de la société internationale ?
Cette relecture considérera ensuite les impacts de ce phénomène pour les normes et principes qui fondent la société internationale, tels que le principe de non-ingérence, la souveraineté et la démocratie.
Si le débat autour de l’ingérence écologique a connu un effacement dans la recherche en France notamment, le but de cette étude est de le relancer et de l’approfondir, renouvelant le sens du concept, à la suite des travaux de Philippe Moreau Defarges, ainsi que les principales questions que l’école anglaise a posées concernant l’ingérence humanitaire.
Cette réflexion permettra d’apporter des nouveaux éléments de réponse au débat entre pluralistes et solidaristes par une critique de la notion traditionnelle d’ingérence.

Mots-clés :
Souveraineté, anthropocène, ingérence, écocide.

Sites webs :
http://geopolitics-of-risk.ens.fr/en/collaborators/willy-delvalle