République des Savoirs

Laboratoire transdisciplinaire du CNRS, ENS et du Collège de France

Descartes et la Scolastique, Journée d’étude


Détails de l’événement


Journée organisé par Mathesis, République des savoirs

le Département de philosophie de l’École Normale Supérieure, le Labex TransferS

 

Matin

9.00 Accueil de bienvenu

Petit déjeuneur en salle Pasteur

9.20 Introduction aux travaux: Sophie Roux

9.30 Marleen Rozemond L’unité de nature chez Descartes et la scolastique

10.30 Jacob Schmutz Démons, rêveurs et fous. La défense de la raison dans la scolastique, 1600-1641

11.30 Pause Café

12.00 Jean-Pascal Anfray Durée et succession. Descartes et quelques scolastiques

13.00 Buffet en salle Pasteur

 

Après-midi

14.30 Sophie Roux – Domenico Collacciani Cartésianisme et Aristotélisme : les thèses de physique et de mathématiques soutenues au Collège de Clermont (1635-1674)

15.30 Igor Agostini Les vérités éternelles et l’adversaire de Descartes. Une mise au point de la question.

16.00 Pause Café

17.00 Lucian Petrescu Descartes face au nominalisme

18.00 Conclusions: Igor Agostini et Jean-Pascal Anfray

 

Le point de départ de la recherche sur Descartes et la scolastique est constitué par les deux thèses de doctorat soutenues par Étienne Gilson en 1912 et publiées l’année suivante chez Alcan sous le titre de La liberté selon Descartes et la théologie et de Index scolastico-cartésien. Les deux études de Gilson de 1913 marquent une étape décisive pour les études cartésiennes : elles inaugurent toute la recherche sur Descartes et la scolastique qui a marqué profondément la littérature critique cartésienne des cent dernières années. Bien sûr, ces études n’étaient pas sans précédent. Certains antécédents sont rappelés par Gilson lui-même dans les pages introductives de l’Index (Freudenthal, en premier lieu, Weitch, Von Hertling, Baldwin). Il reste néanmoins qu’aucune des études qui avaient précédé Gilson (avec l’exception partielle du travail de Freudenthal, qui concerne cependant surtout Spinoza) n’exercera la même influence que la Liberté, et surtout, que l’Index et les Etudes.

Les travaux de Gilson ont en ce sens lancé une tendance qui s’est prolongée jusqu’à nos jours. Il suffit de penser, en ce qui concerne la métaphysique au sens strict, à la première partie de la Théologie blanche de Jean-Luc Marion, à de nombreuses pages de Descartes and the Last Scholastics de Roger Ariew, au volume sur la Philosophische Gotteserkenntnis bei Suárez und Descartes de Aza Goudriaan, ou encore, à L’esistenza di Dio d’Emanuela Scribano. Mais une des caractéristiques de la recherche historiographique sur Descartes et la scolastique de ces trente dernières années a également été d’élargir l’enquête, en s’intéressant à d’autres sujets que la métaphysique dans ses liens avec la théologie, comme le montrent de façon exemplaire les nombreux suggestions d’Alan Gabbey sur certains termes techniques de la physique cartésienne, Physiologia et Spirits and Clocks de Dennis Des Chene, Descartes on Forms and Mechanisms d’Helen Hattab, ou de Dominik Perler sur l’anthropologie de Descartes (Repräsentation bei Descartes ; Transformationen der Gefühle. Philosophische Emotionstheorien 1270-1670). L’importance d’une confrontation de la pensée scientifique de Descartes avec les auteurs scolastiques avait d’ailleurs été déjà soulignée par Gilson lui-même dans ses travaux postérieurs à l’Index, comme le Commentaire du Discours et les Études sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien.

La journée d’études Descartes et la scolastique se propose de revenir sur un certain nombre de questions concernant Descartes et la scolastique à la fois dans le domaine métaphysique (les distinctions, l’analogie, la création des vérités éternelles, la connaissance et l’existence de Dieu) et dans le domaine scientifique (formes substantielles, force et impetus, anatomie et physiologie). Le but est ici et là de 1) faire un bilan des études des cent dernières années, 2) de mettre en lumière des tendances significatives de la recherche actuelle ; 3) de présenter d’importants travaux en cours.