Prix Biguet de l’Académie Française – 2018
Quelle place l’infinité divine occupe-t-elle dans la philosophie cartésienne ? Peut-elle éclairer la situation de Descartes dans le temps long de l’histoire de la métaphysique ou révéler une béance toujours sise au coeur de son concept ? Parce que la philosophie première des Méditations a pour premier principe le cogito, l’idée d’infini ne peut que se soumettre au régime métaphysique de la représentation, qu’elle prolonge et accomplit. Mais Descartes lui confère également une autre détermination, qui contredit sa portée métaphysique : l’infini ne se donnerait pas tant en une représentation, qu’il n’excèderait toute représentation pour la conditionner. Descartes a donc associé en un même nom l’infini une détermination métaphysique et une détermination non- métaphysique de Dieu. L’infinité divine pourrait dès lors accomplir une sortie de la métaphysique depuis la métaphysique elle-même : ce livre entend prendre la mesure de ce paradoxe.