République des Savoirs

Laboratoire transdisciplinaire du CNRS, ENS et du Collège de France

Axes de recherche :

Titre de thèse :

« Défense d’une conception interventionniste de la notion de hasard dans les modèles et théories scientifiques »

Directice de thèse :
Stéphanie Ruphy (CNRS)

Année académique d’inscription :
2021-2022

 

Résumé :
Ce projet de recherche porte sur l’interprétation de la nature ontologique du hasard et ses conséquences dans les modèles et théories scientifiques.
La notion de hasard est traditionnellement conçue de deux façons : soit comme subjective, c’est-à-dire résultant de l’état épistémique d’un agent, soit comme objective, c’est-à-dire appartenant ontologiquement aux phénomènes.
Nous faisons l’hypothèse qu’une conception subjectiviste du hasard n’est pas dénuée d’éléments objectifs tandis qu’une conception objectiviste ne peut, quant à elle, se dispenser totalement d’éléments subjectifs.
Par ailleurs, en science, les usages de la notion de hasard sont hétérogènes. Elle peut entre autres renvoyer à un processus, au résultat d’un échantillonnage aléatoire ou encore à une force et il existe une multiplicité de termes pour la qualifier : aléa, hasard, stochasticité, etc. Nous considérons d’une part que cette hétérogénéité trouve sa source dans la conception dualiste traditionnelle du hasard qui sert encore de cadre d’analyse des phénomènes aléatoires. D’autre part, nous faisons l’hypothèse qu’elle n’est pas toujours épistémiquement pertinente. C’est pourquoi, au dualisme notionnel, nous souhaitons substituer un fondement conceptuel unique, axé sur la notion d’intervention, qui permette de traduire la dualité intrinsèque du hasard et d’unifier ses différents usages dans les modèles et théories scientifiques. L’originalité de notre démarche est de proposer une théorie interventionniste du hasard, consistant à concevoir le hasard sous l’angle de l’intervention, lequel est traditionnellement utilisé pour la seule notion de causalité. Selon notre approche, si le hasard est toujours issu de l’intervention d’un agent, il renvoie au produit de son intervention, qui ne peut pas être contrôlé.
L’intérêt de cette approche est double. Premièrement, elle permet de remettre en question la conception dualiste traditionnelle du hasard. Deuxièmement, elle a vocation à offrir un nouveau fondement conceptuel unique aux différents usages de la notion de hasard en science.

Mots-clés :
Hasard, Causalité, Théorie interventionniste, Métaphysique des sciences.