République des Savoirs

Laboratoire transdisciplinaire du CNRS, ENS et du Collège de France

Thèse soutenue le 16 novembre 2023.

Autres productions scientifiques :

Titre de thèse :
«Le Goût et ses discours :
Etude socio-esthétique de la France et la Chine
au XVIIe siècle »

Directeur(rice)(s) de thèse :
Jean-Charles Darmon (ENS)
Codirecteur(rice)(s) de thèse : Charlotte Guichard (ENS)

Année académique d’inscription (ED 540) :
2017-2018

Résumé :
Dans quelle mesure les discours sur le goût sont suffisamment riches pour justifier une étude socio-esthétique comparée entre la France et la Chine au XVIIe siècle ? A cette époque, la première est caractérisée par la naissance de la société de cour louis-quatorzienne, tandis que la deuxième traverse le dernier âge d’or des lettrés chinois à la fin des Ming (1368-1644) avant sa chute dramatique et traumatisante cédant le règne aux Qing (1644-1912).

Le point de départ de mon travail porte sur la traduisibilité (ou l’intraduisibilité) du lexique du goût de l’âge classique français en chinois classique. A la lumière de leurs résonances en chinois classique, on constate que les notions emblématiques dans les discours sur le goût, tels que le bon et le mauvais, la grâce et le naturel, sont spécifiques et ont une portée limitée à la socio-esthétique française.

La deuxième partie de ma thèse questionne les aspects imaginaires et communautaires dans les discours et les pratiques relatifs au goût en Chine et en France, à l’instar des écrits du chevalier de Méré, de Gao Lian (高濂, 1573-1621) et de Zhang Dai. J’interroge la façon dont le goût véhicule comme un ressort pour la reconstruction imaginaire du passé, en dépit de la déformation de la réalité, pour les lettrés qui ont vécu la transition tumultueuse entre les dynasties Ming et Qing. Du côté français, j’étudie dans quelle mesure le goût, ses discours et pratiques, servent à construire après la Fronde une communauté imaginaire qui justifie sa distinction et sa supériorité par son « goût ».

La troisième et la dernière partie de ma thèse s’efforce d’analyser deux peintres chinois du XVIIe siècle à travers le prisme des critiques d’art français de l’âge classique tels que Roger de Piles et Félibien. Dans quelle mesure la correspondance que l’on a vue dans la première partie permet une analyse efficace de la peinture chinoise ?

Mots-clés :
Goût, esthétique, peinture, honnêteté, XVIIe siècle, Chine, littérature comparée.