République des Savoirs

Titre de thèse :

« Modalité de la connaissance et apprentissage du monde chez Madame de Sévigné. »

Directeur de thèse :
Jean-Charles Darmon (CNRS)
Co-directrice : Nathalie Freidel

Année académique d’inscription :
2021-2022

Résumé :
Les lettres de la marquise font l’objet de lectures passionnées depuis les premières éditions publiques datant du XVIIIe siècle ; l’amour maternel y est particulièrement mis en valeur.
Dans mon étude, je rejoins le renouveau récent des réflexions portant sur Mme de Sévigné et plus largement sur l’auctorialité féminine au XVIIe ; d’un point de vue d’histoire littéraire, il s’agit de s’intéresser au champ de l’éducation et à la transmission des savoirs dans les correspondances féminines de l’Ancien Régime.
Je m’intéresse à la forme que prend l’intellectualité dans la Correspondance. Qu’apprend-on dans la Correspondance ? Qui apprend ? le lien épistolaire fait à la dynamique de la connaissance, mais aussi le contenu mouvant de cette connaissance. De quelle vie réflexive la pratique de la lettre est-elle le témoin, en tant qu’elle consacre un passage , du sensible à l’intelligible ?
En interaction constante avec les savoirs de son époque, qu’ils soient des savoirs d’autorité ou des pratiques intimes, les lettres de Mme de Sévigné sont un espace à plusieurs voix : comment la pensée individuelle vient-elle s’articuler à un monde épistémique ?
J’appréhende également, en regard des œuvres de ses contemporains masculins, moralistes (La Rochefoucauld, La Bruyère), la part prescriptive de la pédagogie sévignéenne, en analysant notamment la fonction de l’ironie et de l’humour. Y a-t-il une rhétorique spécifique de l’apprentissage chez Mme de Sévigné ; et quelles seraient les formes typiques de son « enseignement » ? J’aimerais savoir si l’on peut définir un type d’écriture non pas « moraliste » mais « normative ».

Mots-clés :
Littérature et morale ; Littérature et philosophie ; Pratique d’écriture et pédagogie ; Rhétorique ; Formes littéraires et normativité.